A Nancy, Diab Boudjamaa récupère des déchets de bois dans la rue pour les recycler en jeux de société. Cet autoentrepreneur passionné a décidé de louer ses créations. « Je souhaite porter un message », dit-il…

Une silhouette d’ours trouée. C’est la dernière invention de Diab Boudjamaa. Cet habitant du quartier du Haut-du-Lièvre, à Nancy, recycle des parties de meubles et des planches de bois pour en faire des jeux de société.
« Mes petites filles et toute ma famille sont fans », se réjouit ce passionné de bricolage, qui loue régulièrement du matériel festif. En récupérant des déchets de bois, cet autoentrepreneur lorrain ajoute une nouvelle corde à son arc. « Mais ce n’est pas comme ça que je vais faire fortune », sourit ce père de famille de 38 ans.
Matière vivante, histoire humaine
La location des jeux de société n’est pas seulement une façon de faire du commerce. C’est aussi un message adressé à ceux qui profitent du fruit de son travail : « Pourquoi mettre du bois à la déchetterie quand on peut lui donner une seconde vie ou tout simplement le donner à quelqu’un ? », interroge Diab Boudjamaa.

L’idée de recycler des pièces de bois avant qu’elles ne finissent à la poubelle lui est venue en ouvrant les yeux : « Rien que dans mon quartier, je trouve de tout : des tables, des parties de lit… Il y a énormément de choses ! ». Le passionné doit tout de même faire le tri. Le bois massif peut être recyclé ; pas les agglomérés.
Diab Boudjamaa n’a pas vraiment la fibre écolo, mais il aime « cette matière vivante » qu’est le bois. Dans ces objets, le bricoleur voit aussi des histoires humaines.
Devant une vieille table d’écolier, rangée au fond de son garage en attendant d’être refaçonnée, Diab Boudjamaa réfléchit à haute voix : « Combien d’enfants ont posé des livres dessus ? Cette histoire-là, je ne peux pas la jeter ».