
Dernier exemple en date : le collectif a ressorti un ancien brevet, tombé dans le domaine public, dont l’invention permet, en théorie, de faire remarcher des piles non rechargeables vendues à usage unique. Ne les jetez pas : elles peuvent resservir. Pour y parvenir, il suffit d’y « injecter du courant », comme l’explique le collectif sur le site de la Regenbox. À l’origine de cette découverte, il y a un homme : l’inventeur des batteries alcalines sèches. Karl Kordesch, de son nom, avait commercialisé son innovation avec la marque Rayovac. Mais elle a vite été mise de côté…
Deuxième chance
L’équipe parle d’une « méthode de slow charging ». Il s’agit d’« un système de régénération par micro-impulsion (qui) est moins agressif pour (ses) composants ». Grâce à ce procédé, les piles obtiennent une nouvelle vie. Derrière cette trouvaille, un objectif : lutter contre l’obsolescence programmée, réduire le nombre de déchets, moins remplir la benne à ordures. Car les faits sont là : plus de la moitié de ces produits ne sont pas recyclés.
Alors, pour contribuer à faire évoluer les comportements, le collectif a lancé une campagne de crowdfunding, sur la plateforme Ulule. L’idée : former une communauté de bêta-testeurs, pour bien cerner l’outil de rechargement de pile, identifier les batteries « les plus performantes pour la régénération ». Mission accomplie. Plus de 230 personnes ont participé à la cagnotte en ligne et ont donné 10 201 euros soit 107 % de l’objectif initial.
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Au travail, bêta-testeurs
La Regenbox, sorti des oubliettes par Cédric Carles et les siens.
Et maintenant ? Le 2 mars, l’équipe à l’origine de la RegenBox dévoilera les plans du schéma électrique de la régénération. Et le tout, en creative commons : « C’est une licence libre qui conditionne la réutilisation de nos plans à des fins uniquement non commerciales« , glisse à UP le mag Cédric Carles, fondateur de l’atelier 21 (think tank sur l’innovation énergétique) avec l’ingénieur Thomas Ortiz.
Au circuit de régénération de base, lui et les siens ont ajouté un micro-contrôleur qui fonctionne en licence libre (Arduino), ce « qui va permettre d’afficher les courbes de charge et de décharge de la pile, ainsi qu’un système de décharge automatisé« , dit-il. C’est cet ensemble qui constitue la Regenbox. Et les bêta-testeurs, bricoleurs et connaisseurs, la recevront d’ici le mois d’avril. Le but du jeu : « Mesurer les piles alcalines et pas seulement régénérer sans comprendre ce qu’il se passe dans la batterie« , ajoute Cédric Carles. Les tests sont censés durer deux jours maximum. À terme, les porteurs de ce projet pourront communiquer le top 10 des piles les mieux à même d’être régénérées. Et du coup aider les consommateurs à mieux choisir les marques les plus performantes lors de l’achat de piles.